Ils se sont enfin rencontrés ! Face à l’avancée menaçante de la coalition rebelle AFC/M23 et aux risques de balkanisation de la RDC, le Président de la République, Félix Tshisekedi, a reçu Martin Fayulu ce mercredi au Palais de la Nation, marquant un rare moment d’union face à la crise. Pendant près de deux heures, les deux rivaux politiques ont évoqué l’urgence d’un « camp de la patrie » pour sauver le Congo en péril. Martin Fayulu plaide pour un dialogue national inclusif, impliquant Églises et société civile. Félix Tshisekedi suivra-t-il cette voie ? L’avenir du pays pourrait bien se jouer dans cette nouvelle alliance qui se forme autour du « camp de la patrie ».
Dans un contexte sécuritaire de plus en plus alarmant à l’Est de la République Démocratique du Congo (RDC), le Chef de l’État, Félix Tshisekedi, a reçu, mercredi au Palais de la Nation, l’opposant Martin Fayulu, répondant ainsi à son « appel à la responsabilité ». Les deux figures politiques ont échangé pendant près de deux heures sur les défis sécuritaires et la nécessité de préserver l’unité nationale face à l’offensive de la coalition rebelle AFC/M23 qui ravive les craintes d’un éventuel démembrement du pays.
Un front commun pour sauver la République
D’après les déclarations de Martin Fayulu à l’issue de l’entretien, les deux hommes se sont accordés sur l’urgence de consolider un «camp de la patrie » afin de contrer les menaces qui pèsent sur la souveraineté congolaise. « Nous avons besoin de la cohésion nationale. Je suis venu lui dire que nous devons créer un camp de la patrie. La solution aujourd’hui, c’est le dialogue », a affirmé Fayulu, insistant sur la nécessité d’une union sacrée face à l’adversité.
L’ancien candidat à la présidentielle a également révélé avoir exhorté le Président Tshisekedi à engager des discussions avec les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et les pasteurs de l’Église du Christ au Congo (ECC) pour explorer les pistes d’un pacte social inclusif. «Il m’a compris et va donner sa réponse très rapidement », a-t-il ajouté, soulignant que la RDC traverse une période critique où «nous sommes attaqués de partout».
Le dialogue national, seule issue ?
Pour Fayulu, un dialogue véritablement inclusif reste la seule voie pour éviter l’effondrement de l’État congolais. Il a réitéré son appel à une mobilisation générale, excluant toute division politique dans ce moment de crise. «Nous n’avons pas 36 solutions. Nous devons créer un camp de la patrie », a-t-il martelé, rappelant que sous leur leadership, « jamais le Congo ne sera balkanisé ».
Si les deux dirigeants affichent une position commune sur la défense de l’intégrité territoriale, la question reste de savoir si le Président Tshisekedi adoptera pleinement la feuille de route proposée par Fayulu, notamment en ce qui concerne l’implication des acteurs religieux et sociaux dans la recherche de solutions durables.
Une alliance stratégique face à l’urgence
Cette rencontre inédite entre Tshisekedi et Fayulu illustre la gravité de la situation sécuritaire, alors que les rebelles du M23, soutenus selon Kinshasa par des puissances étrangères, continuent d’étendre leur emprise dans l’Est du pays. Face à ce péril, la classe politique congolaise semble prendre conscience de la nécessité de mettre temporairement de côté les divergences pour préserver l’unité nationale.
Reste à voir si cette dynamique se concrétisera par des actions concrètes ou si elle restera un simple affichage de circonstance. En attendant, la population congolaise, lasse des conflits récurrents, espère une issue pacifique à cette crise qui menace, une fois de plus, l’avenir du pays.
Econews