Les dossiers des forages et des lampadaires, ayant englouti 13 millions USD pour les lampadaires et 71 millions USD pour les forages, font jaser. Bien loin de la recherche de la vérité, certains s’emploient à manipuler les faits. Dans ce qui semble être un jeu de règlement de comptes, le ministre des Finances, Nicolas Kazadi, a saisi l’occasion de s’exprimer lors d’un briefing presse diffusé en direct sur la télévision nationale, le mercredi 24 avril, consacré à la restitution de la participation de la RDC aux Assemblées de printemps FMI-Banque Mondiale, pour rétablir la vérité et exiger que la justice fasse la lumière sur ces faits afin que la vérité éclate. Certains dénoncent la surfacturation, avec des lampadaires estimés à 5 mille dollars chacun et des forages à environ 300 mille dollars. Nicolas Kazadi, qui a été le premier à demander la révision du coût initial moyen d’environ 400 000 USD, a l’intention de saisir le Procureur Général de la République pour lui demander d’ajouter au problème de livraison, indiqué dans sa réquisition d’information, celui du coût, afin que l’affaire soit élucidée de manière exhaustive.
À ceux qui ont tenté de trouver des défauts chez Nicolas Kazadi ou même chez Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, sans aucun lien direct ou indirect avec cette affaire, les déclarations franches du ministre des Finances démontrent clairement une volonté évidente de manipuler l’opinion publique.
Selon l’argentier national, l’affaire « des forages » a été initiée sous le gouvernement du Premier ministre Sylvestre Ilunkamba par le ministre du Développement rural de l’époque, qui n’est pas l’actuel titulaire du poste. Ce dossier a été soumis aux marchés publics et validé par le Premier ministre en fonction à ce moment-là. Il a été réintroduit de bonne foi par le ministre actuel du Développement rural en 2021, dans le contexte de la pandémie de Covid où l’approvisionnement en eau représentait une urgence.
Ainsi, lorsqu’il a été appelé à donner son avis, Nicolas Kazadi a exprimé son estimation selon laquelle le prix moyen de 400 000 USD par station semblait élevé. « J’ai demandé au ministre du Développement rural de revoir les prix avec les prestataires. Le prestataire, pour éviter de remettre en question le contrat portant sur un montant fixe, a implicitement accepté une baisse de prix, ce qui se traduira par l’augmentation du nombre de stations à construire. 340 stations supplémentaires sur les 1000 initialement prévues », a-t-il expliqué.
Le paiement a été validé sur cette base, conformément à l’engagement pris par le ministre Sele à l’époque, pour un montant total de 80 millions USD, réparti en cinq tranches annuelles.
Même pour cette première tranche annuelle, le ministre des Finances précise qu’il n’a pas versé la totalité. Il a effectué trois paiements échelonnés d’un montant total de 71 millions USD. Face à la lenteur des livraisons constatées, il a conditionné le versement du solde de 80 millions USD restant après l’achèvement des livraisons pour les 71 millions déjà décaissés.
En 2024, malgré une présentation en Conseil des ministres par le ministre du Développement rural, de la bonne évolution des livraisons des stations, Nicolas Kazadi a insisté pour que le paiement du solde ne soit effectué qu’après la livraison de toutes les stations correspondant aux 71 millions déjà perçus. « Qu’ai-je fait de mal ? Y a-t-il eu surfacturation ? Qui aurait pu surfacturer ? Si certaines personnes ont surfacturé, ce n’est certainement pas moi qui ai demandé à réduire les prix », s’est-il interrogé.
Quant aux lampadaires, la responsabilité du gouverneur sortant de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila, semble être engagée. En effet, le ministre des Finances a affirmé que le compte créé pour l’achat des 2900 lampadaires au coût de 4900 dollars, selon le marché conclu par le gouverneur, est sous la signature de l’hôtel de ville, avec pour intitulé du compte : « Hôtel de ville/Investissement ». Concernant ce marché qu’il a jugé surfacturé par rapport à un autre marché de lampadaires en cours de paiement à 1500 dollars l’unité, le ministre des Finances a veillé à ne verser que 30 % du montant aux prestataires locaux, tandis que les 70 % restants seraient payés directement aux fournisseurs étrangers par lettre de crédit.
Avec Infos27