L’accord de paix signé entre la RDC et le Rwanda ne serait que la première étape d’un long processus vers une paix durable, a estimé Travis Johnson, conseiller spirituel du président américain Donald Trump, lors d’une journée de réflexion à Kinshasa placée sous le thème «Mémoire et vérité – Accord de paix».
Devant des membres du gouvernement et des leaders religieux congolais, le pasteur Johnson a appelé à transformer « cette paix sur papier en une paix vivante», tout en exprimant sa conviction que «Dieu écrit une histoire merveilleuse pour la RDC ».
Cette rencontre, organisée en prélude à un grand culte œcuménique pour la paix prévu le 13 juillet 2025 au Palais du peuple, s’inscrit dans la diplomatie religieuse initiée par le président Félix Tshisekedi. Plusieurs ministres ont salué cette initiative, y voyant un «tournant historique» pour le pays, tandis que des chiffres alarmants sur les violences sexuelles dans l’Est rappellent l’urgence d’une paix réelle. Entre foi et diplomatie, la RDC peut-elle vraiment compter sur une intervention divine pour sortir de la crise ?
L’accord de paix signé entre la République Démocratique du Congo et le Rwanda n’est qu’un point de départ pour une paix durable en RDC, selon le conseiller spirituel du Président américain, lors d’une journée à Kinshasa, placée sous le signe de «Mémoire et vérité-Accord de paix».
«Ce traité de paix que nous avons ici n’est pas une ligne d’arrivée. C’est un point de départ. Et je prie que Dieu construise quelque chose de grand, de fort et empreint d’amour à travers nous. (…) Cette paix ne doit pas rester une paix sur papier. Elle doit devenir une paix vivante, portée par l’amour. Laissons Dieu faire son œuvre. Acceptons simplement d’en faire partie », a déclaré le pasteur Travis Johnson, conseiller spirituel du Président américain Donald Trump.
Devant plusieurs membres du Gouvernement et les hommes de Dieu congolais, Travis Johnson a laissé entendre qu’il croit fermement que Dieu est en train d’écrire une histoire merveilleuse pour la RDC.
«Nous aimons profondément la RDC. Cela fait des années que nous sommes engagés dans cette œuvre ici, auprès des enfants dans les orphelinats, dans la prière, et nous croyons que Dieu est en train d’écrire une histoire merveilleuse. Il nous a choisis pour être vivants à ce moment précis. Et c’est un honneur d’être présents aujourd’hui », a-t-il soutenu.
De son côté, la ministre des Droits humains, Chantal Chambu, qui a dressé un tableau historique du conflit dans l’Est du pays, a affirmé que les conséquences de cette guerre d’agression sont réelles sur les populations civiles.
«La République Démocratique du Congo, comme de nombreux autres pays touchés par les conflits, les déplacements des populations ou les défis institutionnels, bénéficie grandement de l’expérience et de l’expertise du Haut-Commissariat aux droits de l’homme. Ses actions sur le terrain permettent non seulement d’identifier les problèmes, mais aussi de trouver des solutions durables, fondées sur la justice et l’équité », a déclaré Chantal Chambu, ministre des Droits humains, avant d’appeler solennellement les États-Unis d’Amérique à reconsidérer leur position, à renouveler leur engagement et à redevenir un pilier solide au niveau international pour la protection des droits humains.
« CE TRAITE DE PAIX VA CHANGER L’HISTOIRE DE NOTRE PAYS »
Pour sa part, la ministre des Affaires sociales, Nathalie Aziza, a salué l’arrivée à Kinshasa, des membres du Bureau de la foi du Président Donald Trump, avant d’estimer que ce traité est un véritable tournant pour la RDC.
«L’arrivée des membres du Bureau de la foi du Président Donald Trump est un message fort pour nous, Congolais parce que notre Président Félix Tshisekedi, a dédié ce pays à Dieu. Et vous comprenez bien que lorsque c’est l’œuvre de Dieu, le diable n’est pas content. Mais j’ai la ferme conviction que Dieu nous donnera la victoire, d’une manière ou d’une autre (…) Et je crois que ce que nous venons de commencer avec les États-Unis, ce traité de paix, va changer l’histoire de notre cher et beau pays. Nous attendons de grands résultats de la part de Dieu», a dit la ministre des Affaires sociale.
Quant à Léonie Kandolo, ministre du Genre, famille et enfant, la paix que le Président Tshisekedi souhaite restaurer avec les États-Unis, vise à rétablir la volonté de Dieu pour cette nation. « Nous voulons un Congo de foi, où les enfants sont animés par leur foi en Dieu, par leur respect de Dieu, et par leur respect de la parole de Dieu. C’est notre combat aujourd’hui. Le Président Félix Tshisekedi a consacré ce pays à Dieu. Et nous devons l’accompagner, en tant que ministère de la Famille, pour que cette vision s’accomplisse », a-t-elle indiqué.
UNE GUERRE QUI NE DIT PAS SON NOM
«En 2023, plus de 123. 000 cas de violences sexuelles ont été recensés à travers la RDC. En 2024, on a compté plus de 6.000 nouvelles victimes. Entre 2020 et 2025, plus de 10.000 femmes, enfants et même hommes ont subi des violences sexuelles liées au conflit », a déclaré Chantal Yelu, Coordonnatrice du service spécialisé du Chef de l’État en charge de la jeunesse, de la lutte contre les violences faites aux femmes et de la traite des personnes.
« Depuis plus de 25 ans, l’Est de notre pays vit une guerre qui ne dit pas son nom, un calvaire redoutable et un mouroir sans pitié. Cette guerre ne se contente pas d’ôter des vies; elle détruit des générations entières, ciblant les femmes, les familles et les enfants en même temps. Les armes à feu ne sont pas les seules à faire des ravages. Les corps des femmes et des enfants sont devenus des champs de bataille. Le viol est utilisé comme outil de terreur, méthode de domination, une arme parfois plus dévastatrice que les balles », a-t-elle conclu.
Cette journée a été organisée en prélude du culte œcuménique pour la paix qui a été organisé le dimanche 13 juillet à l’esplanade du Palais du peuple à Kinshasa. C’est dans le cadre de la diplomatie religieuse, initiée par le Chef de l’Etat et mis en exécution par son ambassadeur itinérant, que cette démarche a été concrétisée. Plus de 300.000 fidèles étaien attendus à cette célébration.
Avec ACP

