Au terme du dernier face-à-face à Luanda entre les deux chefs de la diplomatie de la République Démocratique du Congo et du Rwanda, les deux parties ont conclu, sous l’égide du président angolais João Lourenço, un accord de cessez-le-feu, censé entrer en vigueur à dater de ce dimanche 4 août 2024. Si les uns et les autres, spécialement les Nations Unies et les Etats-Unis, ont salué l’accord parrainé par l’Angola, il s’agit maintenant de le confronter à l’épreuve des faits. D’ores et déjà, le groupe « terroriste » AFC/M23, non invité aux discussions de Luanda, a souligné via un communiqué « qu’il n’est pas automatiquement lié par les conclusions de réunions auxquelles il n’a pas été convié ». Jusqu’où Kinshasa se pliera-t-il aux caprices de Kigali ? Dès ce dimanche 4 août, tous les regards seront rivés sur les lignes de front de l’Est.
Au terme d’une rencontre décisive à Luanda, la capitale angolaise, les chefs de la diplomatie de la République Démocratique du Congo (RDC) et du Rwanda ont conclu un accord de cessez-le-feu, salué tant par les Nations Unies que par les États-Unis. Sous l’égide du président angolais João Lourenço, cet accord, qui doit entrer en vigueur ce dimanche 4 août 2024, représente un pas vers une désescalade des tensions qui ont longtemps troublé la région des Grands Lacs.
Malgré cet accord prometteur, plusieurs incertitudes demeurent. L’absence d’invitation du groupe «terroriste» AFC/M23 aux discussions a soulevé de vives inquiétudes. Dans un communiqué publié à l’issue des négociations, le M23 a affirmé qu’il «n’est pas automatiquement lié par les conclusions de réunions auxquelles il n’a pas été convié ». Cela pose une question cruciale : jusqu’où Kinshasa se pliera-t-il aux caprices de Kigali, et comment réagira le M23 face à un cessez-le-feu dont il n’est pas partie prenante ?
L’accord de Luanda a été accueilli avec prudence. Bien qu’il soit le résultat d’une médiation active et d’un processus diplomatique nécessaire, le défi reste de taille. Comment faire respecter cet accord sur le terrain, face à des acteurs qui pourraient ne pas en reconnaître la légitimité ou le caractère contraignant? La communauté internationale, notamment les Nations Unies et les États-Unis, suivra de près cette situation, espérant une mise en œuvre efficace et rapide.
LES ÉTATS-UNIS SALUENT LE CESSEZ-LE-FEU
Dans un communiqué du 31 juillet 2024, publié par le bureau du porte-parole de leur Département d’Etat, « les États-Unis saluent le cessez-le-feu non limité dans le temps dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC), annoncé par l’Angola le 30 juillet. Nous félicitons le gouvernement angolais, et en particulier le président angolais et champion de l’Union africaine pour la paix et la réconciliation, João Lourenço, pour son travail de médiation. Nous saluons le rôle important joué par le mécanisme de vérification ad hoc, dirigé par l’Angola, dans la surveillance du cessez-le-feu. Nous félicitons les gouvernements de la RDC et du Rwanda pour leur engagement à poursuivre les négociations afin de mettre fin à ce conflit».
Et préciser : «Les États-Unis sont prêts à soutenir la mise en œuvre et la surveillance du cessez-le-feu, notamment par le biais des actions du mécanisme de vérification ad hoc angolais. Au fur et à mesure de la mise en œuvre du cessez-le-feu, nous appelons tous les acteurs à respecter les droits de la personne, à adhérer aux obligations applicables en vertu du droit humanitaire international et à demander des comptes à tous les acteurs en matière de droits de la personne».
Dès ce dimanche 4 août, les yeux seront rivés sur les lignes de front de l’Est de la RDC. La tension est palpable, et le succès de cet accord pourrait dépendre non seulement de la volonté des parties signataires, mais également de la capacité de la communauté internationale à influencer les dynamiques en jeu. La coordination et le dialogue entre les différentes factions, y compris le M23, seront essentiels pour éviter une reprise des hostilités.
Cet accord de cessez-le-feu pourrait, s’il est respecté, offrir une opportunité sans précédent pour le rétablissement de la paix et de la stabilité dans une région meurtrie par des années de conflit. Toutefois, le chemin vers une paix durable est semé d’embûches, et la vigilance sera de mise pour s’assurer que les dernières discussions à Luanda ne restent pas que de simples promesses sur le papier.
Les mois à venir seront donc cruciaux autant pour la RDC et le Rwanda, mais également pour l’ensemble de la région, dont la stabilité reste intimement liée à la résolution de ce conflit complexe.
Econews