Le 7 octobre, soit au cent-huitième jour de sa prise de fonction (le 21 juin 2024) sous les acclamations frénétiquement intéressées des députés provinciaux, le gouverneur UDPS de Kinshasa lance un ultimatum de 72 heures aux bourgmestres des 24 municipalités (communes) de la ville-capitale. Daniel Bumba les enjoint de lui présenter un « Plan d’action contre les déchets, l’insécurité et les nuisances sonores ». L’initiative est saluée sans réserve par les inconditionnels du régime qui encouragent l’un des leurs à consolider les acquis du chef de l’Etat sous la vision éclairée de l’Autorité de référence du parti.
Mais il y a le revers de la médaille. Ainsi, il est permis d’exprimer un étonnement légitime devant une telle initiative, sachant qu’avant d’entrer en fonction, les chefs des Exécutifs provinciaux présentent leur Programme du gouvernement devant les députés provinciaux qui généralement l’approuvent sans même en saisir la quintessence. C’est qu’en amont, ils ont été « conditionnés ». Alors, peu importe le discours lénifiant auquel ils assistent.
Il est donc patent qu’en arrivant au pouvoir à l’Hôtel de ville de Kinshasa, Daniel Bumba ne disposait pas d’un programme d’assainissement de la remuante mégapole, ni d’une stratégie de lutte contre la criminalité, encore moins d’un faisceau de mesures contre les nuisances sonores. Certes on l’a vu lancer des travaux d’assainissement sur l’une ou l’autre rivière polluée de matières plastiques, mais l’euphorie fortement médiatisée est vite tombée laissant place à un tâtonnement qui laisse la ville crouler sous des strates d’une crasse sans précédent. .
En s’en remettant aux édiles municipaux dont l’essentiel de l’activité se réduit à la célébration des mariages moyennant des chaises en plastique et d’hectolitres de spiritueux, le Maire de Kinshasa apporte du grain à moudre au moulin de ses détracteurs (ils sont légion) qui le taxent d’incompétence, même si l’intéressé se défend de ne pas posséder de solution abracadanbresque, ni la poudre de perlimpinpin !
En tout état de cause, Daniel Bumba aurait tort de s’apitoyer sur son sort. à l’instar de ses camarades du parti dans toutes les institutions, il n’est le seul à figure de « stagiaire » venu apprendre l’art de l’administration de la cité (la politique) sur le tas. Il n’y a de raison plausible pour qu’il fasse exception à la règle. A 42 ans, il a encore du temps pour apprendre, si Dieu lui prête vie.
Et ici, il n’y a rien d’abracadambretesque !
Mwin Murub Fel