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Décidément, le Sénégal n’arrête pas d’étonner depuis l’élection le 2 avril 2024 de Bassirou Diomaye Faye, 44 ans, faisant de l’ancien inspecteur des Impôts le plus jeune président sur le continent africain. Huit mois après sa victoire électorale, et la nomination de son mentor et fondateur en 2014 du parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (PASTEF), Ousmane Sonko au poste de premier ministre, il s’avérait que le tandem des jeunes leaders avait de la peine à mener des réformes devant une assemblée nationale hostile et acquise à l’ancien régime de Macky Sall. Un détail extraordinaire dans le contexte africain : Sonko est sorti de la case prison où l’avait enfermé le régime de Macky Sall dans un sulfureux dossier des mœurs pour accéder aussitôt à la primature.

Dès lors, des élections législatives anticipées s’imposaient d’elles-mêmes. Un pari à première vue risqué. Un coup de poker qui vient finalement de s’avérer payant. Le PASTEF réalise un raz-de-marée en remportant la majorité absolue à l’Assemblée nationale. Chose étonnante dont les dictatures africaines devraient prendre de la graine, l’ancien chef de l’Etat à été parmi les premiers à féliciter les dirigeants de son ancienne opposition.

Un sondage réalisé à la sortie des urnes est sans appel. Selon le sociologue Ali Hann, les résultats montrent que la population sénégalaise en avait assez du régime précédent. Elle a choisi le changement.

La République Démocratique du Congo n’est pas le Sénégal, ironisait Vital Kamerhe devant les interrogations de l’opinion congolaise sidérée naguère par la célérité de la mise en place des nouvelles institutions sénégalaises en avril dernier. Il avait en effet suffi d’une quinzaine de jours à peine pour nommer un chef du gouvernement et son équipe et se mettre résolument au travail.

Un exercice qui aura duré plus de cinq mois à la RDC, en dépit d’une majorité écrasante au parlement, et que les analystes se perdaient en conjectures sur la nomination dans ces conditions d’un informateur-formateur du gouvernement ! On se prend à rêver.

Aussitôt conforté par le nouvel environnement favorable, le duo Bassirou-Sonko (lui aussi ancien inspecteur des Impôts) a ordonné un examen de l’état de l’économie du pays qui a révélé une dette et un déficit budgétaire beaucoup plus important que ce qu’avait annoncé l’administration précédente. Un exercice que redoutent à juste titre les autocrates africains qui, pour échapper à la justice, s’arc-boutent au pouvoir et envisagent une infinité de mandats.

Econews

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