Au Guinée-Conakry, le général Mamadi Doumbouya, président de la transition et chef de la junte militaire ayant renversé Alpha Condé le 5 septembre 2021, vient de prendre une décision radicale dont devraient s’inspirer bien de ses homologues subsahariens. Dorénavant, à compter du 10 octobre, il est interdit à tous les membres du gouvernement d’effectuer des déplacements à l’étranger, sauf autorisation spéciale du chef de l’Etat. Par la même occasion, il est demandé à tous les ministres séjournant hors du pays à regagner la Guinée-Conakry toutes affaires cessantes. La mesure, dite provisoire, court jusqu’au 31 décembre. L’une des raisons avancées : la nécessité de réduire les dépenses de l’Etat liées aux déplacements à l’étranger dont certains se réduisent la plupart du temps en périples touristiques où des ministres africains se signalent souvent par leurs dépenses dispendieuses ostentatoires en dévalisant les magasins de luxe de Paris, Londres ou New York.
Selon le porte-parole du gouvernement guinéen, la mesure est dictée par la nécessité de rationnaliser les dépenses publiques.
En plus, elle vient renforcer l’efficacité gouvernementale, tout en assurant une gestion optimale des ressources de l’Etat. Somme toute, a-t-il ajouté, les cadres des départements ainsi que les représentations diplomatiques sont en mesure de représenter leur pays à l’étranger.
Mamadi Doumbouya a certainement réalisé aussi que faire soigner les ministres, leurs épouses et progénitures (nombreuses), parfois pour un banal rhume ou une otite bénigne dans des institutions médicales en Suisse, en Tunisie ou en France ne se justifie nullement, la Guinée disposant d’établissements médicaux dont les compétences ne le cèdent en rien à celles de leurs confrères occidentaux avec lesquels ils ont partagé les bancs des facultés de médecine dans certains cas.
Fini donc le tourisme médical !
Et puis ces colloques, symposiums, rencontres internationales plus ou moins formels, ou des déplacements dans la lointaine Silicon Valley par exemple pour avoir le privilège de serrer la main d’un Bill Gates ou de Mark Zukerberg, des dirigeants d’Apple ou d’Amazon sans que des retombées positives ne soient enregistrées dans la vie de la société relève ni plus ni moins de l’escroquerie.
Mamadi Doumbouya au moins l’a compris, lui qui ne se déplace plus que dans l’espace de l’Alliance des Etats du Sahel (AES), un peu à l’image de feu le président John Magufuli qui, en cinq ans à la tête de la Tanzanie, n’aura effectué en tout et pour tout que 11 voyages à l’étranger, exclusivement sur le continent africain.
On se prend à rêver !
Econews