En marge de la 19ème édition de DRC Mining Week, qui s’est déroulée du 12 au 14 juin 2024 à Lubumbashi, le vice-Président de la Chambre des mines de la RDC et Directeur général de Kibali Goldmine, Cyril Mutombo, a souligné les défis cruciaux auxquels est confronté le secteur minier congolais. Sous le thème «Donner la priorité aux opérations minières durables et à la transformation locale en RDC», l’événement a été l’occasion pour les acteurs de l’industrie minière de se pencher sur les enjeux de développement et de durabilité du secteur.
Au cours de son intervention lors de la conférence, Cyril Mutombo a identifié six principaux défis à relever pour libérer tout le potentiel du secteur minier en République démocratique du Congo. Parmi ces défis, il a mis en avant la nécessité de renforcer la gouvernance du secteur minier, d’améliorer l’accès aux financements pour les projets miniers, de promouvoir la transparence et la responsabilité sociale des entreprises minières, de renforcer les capacités locales en matière de formation et de technologie, de stimuler la transformation locale des ressources minières et enfin de favoriser un dialogue constructif avec les parties prenantes.
LES SIX DEFIS
- Le déficit énergétique. Ce sempiternel problème d’insuffisance de courant électrique dans les zones minières persiste face aux besoins des miniers toujours croissants. Dans le lot des solutions palliatives, certains miniers n’hésitent pas de recourir aux pays voisins. D’autres ont fait le choix de mettre en place leurs centrales hydroélectriques, voire solaires. Il faut noter que l’exécution de ces projets nécessite des moyens financiers énormes. La FEC, en sa qualité de partenaire du Gouvernement, y travaille sans relâche, en organisant régulièrement des Conférences sur l’énergie pour résorber le déficit énergétique.
- L’insuffisance des infrastructures routières et ferroviaires. Cyrille Mutombo indique que la plupart des mines étant installées dans des zones isolées, il faut des voies d’évacuation en bon état pour faciliter le transport de leurs minerais.
- Le climat des affaires délétère et l’absence d’une politique de développement.
- Le poids de la fiscalité et parafiscalité anormalement lourdes, asphyxiant la trésorerie des entreprises. D’où la nécessité de trouver des solutions pour palier à ce problème.
- Les défis de la sous-traitance et la création des chaînes des valeurs ainsi que des richesses restent un objectif primordial pour les opérateurs miniers. « Les entreprises minières se mettent au pas pour rencontrer la volonté du législateur quant à la sous-traitance congolaise. Leurs efforts que nous pouvons lister sans être exhaustifs sont palpables mais encore loin de l’objectif de la création des richesses selon la vision du Chef de l’Etat. Pour réussir ce pari important fixé par le Chef de l’Etat et auquel nous avons tous adhéré, il est important d’envisager un nombre d’actions dont des ajustements nécessaires à la loi pour élaguer les articles qui posent problème, afin de l’améliorer», a reconnu Cyrille Mutombo.
- L’insécurité liée aux conflits armés. La partie Est du pays en proie à la guerre pose de sérieux problèmes aux miniers. Cependant, ces derniers notent les efforts du Gouvernement pour pacifier le pays.
«En dépit de tous ces défis et des attentes des plus en plus grandissantes, notre industrie minière continue à travailler d’arrachepied pour promouvoir un cadre de travail plus sain. Au-delà de la volonté politique », a martelé Cyril Mutombo. Et d’ajouter : « Il faut ajouter la valeur locale aux produits miniers et créer une chaîne de valeur en aval de l’extraction minière», rappelant d’offrir un cadre légal et fiscal «stable et transparent».
AVEC CONGOPROFOND.NET