Les travaux entrepris pour la réhabilitation du pont Ndomba sur la rivière Lubi avancent à pas de géant. Des sources contactées à Mbuji-Mayi assurent en effet que le programme accéléré annoncé par le gouvernement sous l’impulsion du chef de l’Etat dont le père fut lui-même originaire de la contrée, est exécuté sans faille et que le nouvel ouvrage sera certainement livré dans le délai des 45 jours impartis.
Situé à 42 km sur la route reliant Mbuji-Mayi à Kananga dans le territoire de Kabeya Kamwanga, le pont sur la rivière Lubi s’est effondré le 26 mai au passage d’un poids lourd manifestement surchargé, selon des témoins sur les lieux. Le camion en provenance de Kananga transportait une cargaison de maïs grain et plusieurs passagers.
L’accident n’a pas fait de morts, malgré le spectacle spectaculaire du camion couché sur le flanc dans le lit de la rivière en contrebas du pont. Plusieurs marchandises ont été emportées par le courant d’eau. Une femme en est sortie blessée, aussitôt transportée et admise aux soins à l’hôpital général de Kabeya Kamwanga.
Aussitôt informé, le gouvernement a, par le ministère des Travaux publics annoncé le lancement imminent des travaux de construction d’une voie de contournement afin de faciliter la reprise du trafic et du remplacement de l’ancien ouvrage qui devrait être renforcé pour supporter des charges de 45 tonnes.
Recevant le 27 mai le gouverneur intérimaire du Kasaii Oriental, le ministre des ITPR Alexis Gisaro avait alors annoncé qu’«il y aura remplacement du pont effondré par celui qui a une valeur ajoutée. C’est-à-dire le pont perdu avait une capacité de 25 tonnes. Celui qui sera placé aura une capacité de 45 tonnes (…). Le pont est déjà à Mbuji-Mayi. La deuxième solution est celle d’aménager la route qui a passer par Tshitshanka et Miabi jusqu’à Mbuji-Mayi. Les deux chantiers se feront simultanément »
Le directeur général de l’Office des Routes Jeannot Kikangala avait ajouté que le nouveau pont est de type «Matière» d’une marque française. Il aura une durée de vie de 70 ans.
L’effondrement du pont Ndomba est venu aggraver davantage une situation socio-économique dans une province enclavée où plus des deux tiers de la population vit sous le seuil d’une extrême pauvreté, provoquant un vaste mouvement d’exode rural vers les centres urbains du Katanga et Kinshasa.
L’agriculture est la principale activité, après le déclin de l’exploitation artisanale du diamant. Les infrastructures routières y sont défaillantes et datent pour la plupart de l’époque coloniale.
La cherté de la vie au Kasaï Oriental est corollaire de l’éloignement des centres d’approvisionnement en produit essentiels qu’il faut faire venir de Lubumbashi (Haut-Katanga), à plus de 1700 kilomètres en transitant par Mweneditu. La vétusté de la voie ferrée assure un trafic intermittent et ne permet pas un flux continu du transport des marchandises.
La voie fluviale qui permet de connecter la province à Kinshasa par Kananga et Ilebo n’est pas non plus efficiente. L’absence de balisage des chenaux de navigation est la cause de plusieurs naufrages d’embarcations causant régulièrement des dizaines de victimes.
MWIN M.F.