Après les attaques armées du 19 mai 2024 qui ont visé simultanément la résidence de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, et le palais de la Nation, bureaux du Président de la République, les services de renseignements ont réactivé la piste de l’ancien président Joseph Kabila, disparu complètement des radars politiques, après la décision de son parti politique (PPRD) de boycotter les dernières élections générales du 20 décembre 2023. C’est ce que rapporte des confidences de palais repris par le site spécialisé Africa Intelligence.
Les récentes attaques armées qui ont frappé Kinshasa le 19 mai 2024, ciblant la résidence de Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, ainsi que le Palais de la Nation, siège du Président de la République, ont semé le trouble et la confusion au sein de la classe politique de la République Démocratique du Congo.
Selon des informations relayées par le site spécialisé Africa Intelligence, les services de renseignements ont récemment réactivé la piste de l’ancien président Joseph Kabila, jusqu’alors disparu des radars politiques. Cette décision fait suite au boycott des dernières élections générales du 20 décembre 2023 par le parti politique (PPRD) de Kabila, un geste qui avait déjà suscité des tensions et des interrogations au sein de la sphère politique congolaise.
Les attaques du 19 mai, qui ont frappé de manière coordonnée deux des symboles les plus importants du pouvoir en RD Congo, ont secoué la capitale et réveillé les craintes d’une escalade de la violence politique dans le pays. Alors que les autorités tentent de faire la lumière sur ces événements tragiques, les regards se tournent désormais vers Joseph Kabila, dont le nom refait surface dans le paysage politique congolais de manière troublante.
LES CONFIDENCES DU PALAIS
«L’ancien président Joseph Kabila, qui circule depuis fin 2023 entre plusieurs pays d’Afrique australe, reste fidèle à sa réputation de taiseux. Sa dernière déclaration publique remonte à juin 2023. Un silence et une absence propices à toutes les spéculations à Kinshasa, où le pouvoir tente régulièrement de se renseigner sur sa situation et sur ses intentions. D’autant plus que les services de sécurité assurent que Joseph Kabila a quitté la RDC avant la tenue des élections de décembre 2023 sans en aviser les autorités», indique Africa Intelligence.
Et d’enchaîner : «Début mai, le haut représentant de Félix Tshisekedi, Serge Tshibangu, s’est rendu à Windhoek pour évoquer la présence prolongée sur le sol namibien de Joseph Kabila. Ce dernier y possède de longue date plusieurs résidences. Mi-mai, l’ex-président congolais aurait quitté le pays pour une destination inconnue, sans qu’il soit possible pour l’heure d’établir un lien de causalité avec le déplacement de Serge Tshibangu».
Africa Intelligence révèle que «la présidence de Félix Tshisekedi s’enquiert aussi fréquemment du cas de l’ex-général John Numbi, un ancien sécurocrate de Joseph Kabila, réfugié à Harare (Zimbabwe). Selon Kinshasa, il aurait tenté ces derniers mois de quitter le Zimbabwe pour se rendre en Zambie, avant d’être rattrapé à quelques kilomètres de la frontière ».
Pour l’heure, les autorités restent prudentes quant à ces allégations, soulignant qu’une enquête approfondie est en cours pour déterminer les véritables responsables de ces attaques et pour garantir que la justice soit rendue. En attendant, la population congolaise retient son souffle et espère que la paix et la stabilité pourront être rapidement restaurées dans un pays déjà meurtri par des décennies de conflits et d’instabilité politique.
Econews