La ville tentaculaire de Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo, est confrontée à une crise énergétique sans précédent, alimentée par une combinaison de facteurs structurels, une urbanisation incontrôlée, une explosion démographique et une expansion superficielle constante. Dans ce contexte, la Société nationale d’électricité (SNEL SA), opérateur national chargé de produire, de transporter, de distribuer et de commercialiser l’énergie électrique, peine à répondre à la demande en constante augmentation de la ville de ville de Kinshasa.
Selon les dernières révélations de Denis Tukuzu, directeur de distribution de Kinshasa (DDK), l’urbanisation galopante se positionne en tête de liste parmi les coupables.
L’urbanisation anarchique, l’expansion superficielle et l’explosion démographique constituent le trio infernal à la racine de cette crise énergétique sans précédent.
«Les problèmes de l’urbanisation, de la superficie et de la démographie sont à la base du déficit de production électrique par rapport à la demande dans la ville de Kinshasa », a souligné M. Tukuzu lors d’une intervention radiophonique.
La Société nationale d’électricité est dépassée par la demande exponentielle en énergie, avec 7.200 nouvelles demandes de raccordement au réseau électrique chaque année, soit 30 demandes par jour. Cette frénésie de demande est alimentée par l’afflux de nouveaux habitants, avec environ 500.000 nouveaux arrivants chaque année dans la capitale, soit 1.500 nouveaux résidents s’installant quotidiennement.
« La SNEL SA. Enregistre 7.200 nouvelles demandes de raccordement au réseau électrique par an, soit 30 demandes par jour auprès de différents postes SNEL de Kinshasa », a-t-il renseigné avant d’ajouter : « Par rapport à l’explosion démographique, à l’amoncèlement et à l’accélération des constructions, la quantité de l’énergie envoyée à Kinshasa ne permet pas de couvrir le besoin de la population ».
Il faut noter que Kinshasa compte actuellement plus de 15 millions d’habitants, selon des estimations des structures internationales spécialisées dans la démographie des villes du monde. Les investissements n’ayant suivi cette évolution de la population, la quantité d’électricité produite devient de plus en plus inférieure à la demande.
Cependant, la capacité de production actuelle de 550 MW reste nettement insuffisante pour répondre aux besoins énergétiques gargantuesques de la métropole, estimés à ce jour à 1.250 MW. Le DDK Tukuzu a mis en lumière les défis posés par l’urbanisation chaotique, avec des constructions sauvages entravant même les infrastructures vitales de la SNEL.
Face à cette situation critique, des appels pressants sont lancés aux autorités nationales pour investir dans de nouveaux barrages hydroélectriques en périphérie de Kinshasa, afin d’accroître la capacité de production de la SNEL. Cependant, malgré ces appels, les investissements en infrastructures énergétiques n’ont pas suivi le rythme effréné de l’urbanisation et de la croissance démographique, laissant la ville dans un état perpétuel de pénurie d’électricité.
Le DDK Tukuzu a révélé que selon les statistiques des 6 dernières années, la ville de Kinshasa enregistre 500.000 nouveaux habitants par an avec 1.500 nouvelles personnes qui arrivent et s’installent à Kinshasa chaque jour.
A cet effet, il a exhorté les autorités du pays à construire de nouveaux barrages hydroélectriques dans la périphérie de Kinshasa afin d’accroître la production de la SNEL.
Le besoin en énergie électrique pour la ville de Kinshasa étant estimé à 1.250 MW, alors que la production actuelle destinée à la capitale est de 550 MW, le déficit en électricité est de 700 MW.
Transportés dans les lignes Kimweza, les 550 MW destinés à Kinshasa atterrissent dans trois sites, notamment Maluku, Liminga et Lingwala; Kinsuka qui est attaché avec Lingwala et enfin Badiadingi.
Econews