Malgré toute la hargne qu’il a manifestée à l’audience du lundi devant les neuf juges de la Cour constitutionnelle, Théodore Ngoy n’a pas obtenu gain de cause dans son recours aux résultats provisoires de la présidentielle du 20 décembre 2023, gagné haut la main par le candidat n°20, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, avec 73,34%. Après examen de la requête et retrait dans le comptage des suffrages exprimés à Masi-Manimba et Yakoma, la Cour constitutionnelle a finalement tranché mardi, proclamant à titre définitif Félix Tshisekedi Président de la République avec 73,47%. L’étape judiciaire franchie, Félix Tshisekedi se prépare donc à la prestation de serment devant la même Cour constitutionnelle dans une cérémonie prochainement au stade des Martyrs de la Pentecôte.
Au cours d’une séance marathon ce mardi 9 janvier 2024, la Cour constitutionnelle a débouté la requête en annulation des scrutins du 20 décembre 2023. Théodore Ngoy, arrivé dernier à la présidentielle (0,02%), était présent la veille devant la Haute Cour, exposant ses griefs qui, selon lui, concouraient en faveur de l’annulation pure et simple des scrutins qu’il a jugés chaotiques et entachés d’une mauvaise organisation sciemment entretenue par la Commission électorale nationale indépendante.
Pendant plus heure, le requérant a exposé les raisons de sa requête, celles-ci allant, entre autres, de la détention par des tiers du matériel électoral, du dépassement de plusieurs jours du délai légal de 24 heures, et de la remise en question de l’élection du président de la République sortant Félix Tshisekedi, crédité provisoirement de 73,3% de suffrages.
La Cour a déclaré la requête du candidat Théodore Ngoy recevable mais non fondée, le déboutant de fait et confirmant ipso facto la réélection de Félix Tshisekedi. L’audience du jour est venue mettre un terme à l’unique requête contentieux introduite à la Cour constitutionnelle, les autres candidats malheureux n’ayant jugé opportun de se pourvoir en justice, alléguant de la partialité de cette institution judiciaire.
Il est à remarquer la célérité avec laquelle la Cour constitutionnelle a expédié le dossier du candidat Théodore Ngoy. Il aura en effet suffi de vingt-quatre heures à peine, réduisant au strict minimum le délai légal de renvoi de ses audiences.
Quant à la seconde requête introduite par M. David Ehetshe, cette dernière a été purement et simplement rejetée pour défaut de qualité.
Prochain round : prestation de serment
La Cour constitutionnelle a par ailleurs accédé à la demande de la CENI de tirer les conséquences de l’annulation des scrutins dans les circonscriptions de Masimanimba et de Yakoma. Ce faisant, elle a procédé au rééquilibrage des scrutins effectivement exprimés sur l’ensemble des circonscriptions électorales, revoyant par conséquent au recomptage des voix et la réduction des taux initialement annoncés par la CENI.
Par ce fait et sans grande surprise, le suffrage de Félix Tshisekedi passe de 73,34% à 73,47%. Il est déclaré vainqueur de la présidentielle du 20 décembre 2023, entamant, dès son investiture le 20 janvier prochain, un second mandat de cinq ans.
Dans les résultats définitifs rendus mardi par la Cour constitutionnelle, Félix Tshisekedi est suivi de très loin par Moïse Katumbi Chapwe (18,08%) et Martin Fayulu (4,92%).
Selon la Cour constitutionnelle, sur 41.738.628 électeurs enrôlés par la CENI, 17.800.195 ont participé aux élections du 20 décembre 2023, soit un taux de participation de 42,65%.
Hugo Tamusa
