Pour la voiture électrique, l’avenir se dessine en Chine

«L’endroit où il faut être »: l’avenir de la voiture électrique se joue en Chine, où une multitude de constructeurs locaux de plus en plus innovants et compétitifs poussent les grandes marques internationales à se réinventer au salon automobile de Shanghai.
Organisé tous les deux ans en alternance avec celui de Pékin, ce salon est un rendez-vous incontournable pour les constructeurs mondiaux, qui multipliaient mardi lors de l’ouverture des portes au public les annonces et les lancements de nouveaux véhicules, sur un marché chinois colossal mais devenu beaucoup plus compliqué.
Les ventes de voitures électriques et hybrides y ont certes pratiquement doublé en 2022 pour représenter plus du quart des véhicules écoulés, soit un niveau jamais vu, selon la Fédération chinoise des constructeurs de voitures individuelles (CPCA).
Mais sur le premier marché automobile mondial, les marques locales (BYD, SAIC-GM-Wuling, Geely, XPeng, Nio…) représentent désormais 81% des ventes, d’après le cabinet Counterpoint.
Pour rester dans la course, l’allemand Volkswagen, très présent en Chine, a évoqué mardi un investissement d’environ un milliard d’euros dans un nouveau centre de développement pour les véhicules électriques.
«L’objectif est d’adapter encore plus rapidement les véhicules du groupe aux souhaits des clients chinois et de réduire les délais de mise sur le marché », a souligné la marque dans un communiqué.

Tesla, absent de marque
Le géant asiatique, principal émetteur mondial de gaz à effet de serre, vise en 2035 des ventes automobiles majoritairement composées de véhicules dits non polluants.
«La Chine est l’endroit où il faut être » pour ne pas rater le train en marche, assure Frank Weber, un haut responsable de BMW, présent lui aussi au salon automobile de Shanghai.
Car «ce qui se prépare aujourd’hui pour les clients chinois touchera le monde entier demain», renchérit Oliver Zipse, un autre responsable de la marque allemande, lors de la présentation de sa i Vision Dee, une berline de sport électrique qui peut changer de couleurs.
Pour mieux s’adapter aux attentes locales, BMW dit avoir triplé ses activités de recherche et développement en Chine.
Résultat: selon le constructeur, près de 70% de son tout nouveau système d’exploitation comprend des fonctions spécifiques pour le marché chinois. Les allées du salon de Shanghai sont en revanche boudées cette année par l’américain Tesla.
Le plus gros vendeur de voitures électriques au monde, qui dispose d’une gigantesque usine à Shanghai et souhaite en implanter une deuxième pour fabriquer des batteries, n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP sur son absence.

Concurrence féroce
Son principal concurrent dans le pays est le chinois BYD, de loin le plus gros vendeur et qui a dévoilé mardi un nouveau modèle sport pour sa marque haut de gamme Yangwang.
BYD, qui a multiplié par cinq son bénéfice net l’an dernier, fait partie de ces constructeurs chinois à lorgner désormais les marchés étrangers, quand les marques internationales tentent de s’adapter en Chine.
Le groupe de Shenzhen (sud de la Chine) s’est fixé pour objectif d’exporter dans le monde 300.000 véhicules cette année, contre 50.000 l’an dernier, selon la télévision publique CCTV.
BYD commercialise des voitures particulières dans une cinquantaine de territoires, dont l’Europe, l’une de ses priorités comme pour de nombreux autres groupes chinois.
La marque Zeekr, qui appartient au géant local de l’automobile Geely, a ainsi annoncé mardi qu’elle commercialisera en fin d’année de premiers modèles en Suède et aux Pays-Bas, avant une arrivée dans d’autres pays européens. Geely a pour patron Li Shufu, l’un des principaux actionnaires de l’allemand Mercedes-Benz Group.
Avec AFP

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