Depuis les élections de décembre 2018, Martin Fayulu et Adolphe Muzito incarnaient la frange de la résistance de l’opposition congolaise, pleinement engagés dans leur combat pour la «vérité des urnes ». Ils avaient promis de se battre jusqu’au bout pour faire éclater la vérité sur les dessous de la proclamation, le 9 janvier 2019 à Kinshasa, des résultats de la présidentielle par lesquels Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo a été proclamé Président de la République
On pensait que l’alliance entre Fayulu et Muzito allait résister à l’épreuve du temps. La suite des événements en a décidé autrement.
Tout a commencé avec le rapprochement entre Fayulu et le camp du FCC (Front commun pour le Congo) de Joseph Kabila. Son partenaire dans Lamuka, en l’occurrence Adolphe Muzito, n’avait pas apprécié la démarche, dénonçant ouvertement une alliance contre nature. Intransigeant, Fayulu n’a pas écouté l’alerte. Il l’a plutôt minimisé, pensant retrouver au FCC de Kabila un partenaire aussi sûr qu’efficace dans ce qu’ils ont appelé le «Bloc patriotique ».
C’est de là que sont parties les graves frustrations qui ont fini par altérer les fondations de Lamuka. Si bien qu’à ce jour, Lamuka se bat pour sa survie. Bien plus, la guerre de leadership qui oppose Fayulu et Muzito est de mauvaise augure pour la pérennisation de ce qui est considéré – à juste titre d’ailleurs – comme la principale force de l’opposition à l’Union sacrée de la nation du Président Félix Tshisekedi.
En réalité, Lamuka ne tiendrait plus qu’à un fil. Son avenir se conjugue déjà en pointillés, tant les divergences entre ses deux anciens leaders sont loin d’être dissipées. On pensait que, jusqu’au 11 avril 2023, les deux parties pouvaient revenir au bon sentiment. Il n’en a malheureusement pas été ainsi. Bien au contraire, chacun a cabré sur sa position.
Samedi déjà, Fayulu a définitivement tourné le dos à Muzito en confiant la coordination de la plate-forme au prof Kalele kabila. Une pullule amère que le camp de Muzito n’a pas digéré.
Réponse du berger à la bergère, mardi, Nouvel Elan de Muzito a constaté «l’auto-exclusion» de Fayulu, reprenant, par ce fait, le plein pouvoir de coordination de Lamuka.
Bref, le bicéphalisme a finalement gagné Lamuka avec d’un côté, l’aile Fayulu, et de l’autre, celle qui se range derrière Muzito. Ainsi se termine la triste histoire d’une plateforme qui a promis de faire la résistance au régime de Félix Tshisekedi.
Econews