Après trois récentes démissions des membres du gouvernement provincial de Kinshasa pour «raison de convenance personnelle », l’épée de Damoclès est aujourd’hui suspendue sur la tête du ministre provincial des Finances, accusé de malversations financières par l’Inspection générale des finances (IGF). Il devient, ipso facto, un cas de conscience tant pour le gouverneur de la ville que l’Assemblée provinciale de Kinshasa appelés à en tirer toutes les conséquences.
Dans une correspondance adressée au gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka, l’inspecteur général des finances, Jules Alingeti, l’informe du rapport établi par la mission d’encadrement déployée à l’Hôtel de ville de Kinshasa.
Cette équipe de l’Inspection générale des finances (IGF), rapporte la lettre, a découvert les causes, les responsables de la faible mobilisation et de la mauvaise gestion des recettes dans la capitale. Les conclusions transmises au chef de l’exécutif provincial de Kinshasa épinglent des pratiques qui ne relèvent pas d’une gestion orthodoxe.
Cette correspondance évoque, entre autres causes, des difficultés éprouvées par la Direction générale des recettes de Kinshasa (DGRK) dans la mobilisation des recettes, des pratiques tirant leurs sources dans les protocoles d’accord, les conventions et lettres de nivellement du ministre provincial des Finances, lesquels paralysent la chaîne de la recette.
Le patron de l’IGF fait également savoir au gouverneur de la ville que ces pratiques entraînent une ignorance des droits revenant aux services d’assiette, consacrent la consommation des recettes urbaines à la source et privent ainsi la ville de moyens de sa politique. Pour ce faire, il soutient que la sauvegarde des intérêts de la ville passe par le changement d’un acteur clé de la chaîne de la recette, à savoir le ministre provincial des Finances.
Aussi, Jules Alingeti demande à Gentiny Ngobila de tirer les conséquences nécessaires au rétablissement de la rigueur et de la bonne gouver-nance dans la gestion financière de la ville de Kinshasa.
Devant un cas de conscience
Loin de nous l’idée de douter de l’authenticité du rapport de la mission d’encadrement déployée à l’Hôtel de ville de Kinshasa par l’Inspection générale des finances. Cependant, Il y a lieu de relever que tant que la justice ne s’est pas saisie du dossier ou ne s’y est pas encore prononcée, un accusé jouit encore de la présomption d’innocence. C’est le cas du ministre provincial des Finances. Toutefois, les jours à venir pourraient être édifiants.
Entre-temps, l’Exécutif provincial et l’Assemblée provinciale de Kinshasa à qui on demande de tirer des conséquences sont devant un cas de conscience, c’est-à-dire livrer ou pas le ministre provincial des Finances. Et au sein de l’opinion, on s’interroge dans tous les sens.
Véron Kongo