Une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies effectue, du 9 au 12 mars 2023, une visite de travail en République Démocratique du Congo. L’objectif principal de cette visite est d’évaluer la situation sécuritaire en RDC et la mise en œuvre du mandat de la MONUSCO, conformément à la résolution 2666 (2022) du Conseil de sécurité. Sur le terrain, les membres du Conseil de sécurité, qui bouclent leur séjour par la ville de Goma, vont certainement constater toute l’arrogance des «terroristes » du M23 qui viennent de boycotter, pour la énième fois, le cessez-le-feu convenu à Luanda, sous la médiation du président angolais, Joo Lourenço.
Une délégation du Conseil de sécurité des Nations Unies a entamé jeudi une visite de trois jours en RDC, où des combats dans l’Est opposent l’armée à la rébellion du M23, a annoncé les sources onusiennes.
Après plusieurs annonces d’arrêt des hostilités restées sans effet ces derniers mois, un cessez-le-feu était censé entrer en vigueur mardi. La veille, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, exhortait la rébellion à se conformer à cette trêve, tandis que le week-end dernier, le président français Emmanuel Macron, en visite à Kinshasa, menaçait de sanctions les parties au conflit qui ignoreraient cette nouvelle échéance.
Mais les armes ne se sont pas tues dans la province du Nord-Kivu, où le M23, rébellion qui a repris les armes fin 2021, a continué depuis mardi d’étendre son territoire. Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce qui a été corroboré par des experts des Nations Unies et dénoncé par plusieurs pays occidentaux, bien que Kigali s’en défende.
« Nous encourageons toutes les parties prenantes à cesser le feu et tous ceux qui n’ont rien à faire en RDC à rentrer chez eux », a déclaré mercredi à des journalistes à New York Nicolas de Rivière, ambassadeur de France auprès des Nations Unies, avant de partir pour Kinshasa.
La délégation du Conseil de sécurité prévoit une visite à Goma afin d’apprécier la situation sécuritaire et humanitaire dans la province du NordKivu, et évaluer le contexte opérationnel dans lequel évolue la MONUSCO. A cet effet, une série de rencontres est prévue avec les autorités provinciales, des représentants de groupes de femmes de la Société civile du Nord Kivu, des déplacés internes ainsi que des acteurs régionaux présents en RDC.
Les représentants du Conseil de sécurité comptent « apprécier la situation sécuritaire et humanitaire dans le Nord-Kivu », a indiqué dans un communiqué la Mission de l’ONU dans le pays (Monusco), et «évaluer le contexte dans lequel évolue » cette force.
Une conférence de presse clôturera cette visite du Conseil de sécurité en RDC le 12 mars à Goma.
Présente en RDC depuis 23 ans et forte encore aujourd’hui de plus de 16.000 hommes, la Monusco est de plus en plus critiquée dans le pays pour son incapacité à mettre fin aux violences en cours dans l’Est de la RDC depuis près de 30 ans.
Durant l’année passée, plus de 800.000 personnes ont été affectées par les combats entre l’armée et le M23, a indiqué mercredi Farhan Haq, porte-parole adjoint du secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres.
La délégation du Conseil de sécurité arrive en RDC au moment où le cessez-le-feu, convenu à Luanda, en présence du président angolais, Joo Lourenço, vient d’être foulé aux pieds par les « terroristes » du M23, après 24 heures après son entrée en vigueur, le 7 mars 2023.
Hugo Tamusa