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Jusqu’à quand Kinshasa se rendra-t-il compte qu’il est le seul maître de son destin ? Jusqu’à quand, dira-t-on encore, que Kinshasa se réveillera de son profond sommeil pour comprendre qu’enfin qu’aucun pays de la région des Grands Lacs ou d’ailleurs n’enverra ses soldats sur le sol congolais pour se battre à la place des fils et filles du Congo ?
Samedi devant la presse, conviée au traditionnel briefing, ce rendez-vous de redevabilité initié par le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, le patron de la diplomatie congolaise s’est encore fendu en promesses, déclinant une nouvelle feuille de route, convenue à Addis-Abeba, au terme d’un mini-Sommet sur la RDC
Kinshasa y croit – fermement d’ailleurs. Il fonde finalement ses derniers espoirs sur cette nouvelle feuille de route, censée ramener une paix durable dans l’Est de la RDC par la neutralisation des «terroristes» du M23.
A Kinshasa, on oublie vite. C’est ce qui étonne. A Addis-Abeba, Kinshasa a encore oublié que la première feuille de route, adoptée le 23 novembre 2022 à Luanda, en Angola, n’a jamais bougé d’un iota. Aucun engagement convenu dans ce qui a toujours été appelé accord de Luanda n’a connu un début de solution. Des mois après, les terroristes du M23 sont là. Qui pis est, ils ont étendu leurs zones d’influence, faisant fi de tout ce qui a été dit à Luanda.
Et comme s’il n’en suffisait pas, les autorités de Kinshasa ont accepté d’être associées à un nouveau chronogramme qui court jusqu’au 30 mars, avec la promesse que, dépassé cette échéance, la force régionale de l’EAC (Communauté de l’Afrique de l’Est) fera recours aux méthodes fortes pour déloger le M23 des zones qu’il occupe. Très belle rhétorique, en tout cas !
Kinshasa y croit et espère, enfin, trouver le bout du tunnel. Simple leurre ! Est-ce par naïveté ou faiblesse ? Pas du tout, rétorque-t-on à Kinshasa.
«Nous laissons encore la porte à la diplomatie pour une issue pacifique à la crise ». C’est le refrain entonné en chœur dans les couloirs du pouvoir.
Pendant ce temps, sur le terrain des opérations, le M23 consolide ses positions et continue à conquérir de nouvelles zones. Au grand dam de Kinshasa, médusé et ne sachant sur quel pied danser.
Que reste-t-il encore à faire ? Il n’y a qu’une issue possible pour mettre hors d’état de nuire la pieuvre de l’Est : se battre. La diplomatie ne va pas résoudre le problème. Dans le contexte actuel, elle fait la part belle au M23. Il est temps de changer de narratif.

Econews

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