Sommet Dakar 2 sur le financement : les dirigeants africains saluent les progrès enregistrés dans le développement des infrastructures, mais appellent à améliorer la préparation des projets

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Les dirigeants africains ont exhorté les institutions de financement du développement et les partenaires internationaux à accroître le soutien et le financement des initiatives de préparation des projets d’infrastructure, et notamment accorder davantage de dons au Mécanisme de financement de la préparation des projets d’infrastructure du NEPAD (NEPAD-IPPF) hébergé par la Banque africaine de développement.
Dans un communiqué publié à l’issue de ce deuxième Sommet sur le financement des infrastructures à Dakar, les présidents africains appellent également partenaires techniques et financiers à favoriser la mobilisation des ressources nécessaires pour que les projets d’infrastructures soient plus bancables. Un consensus s’est dégagé sur la nécessité de renforcer les systèmes d’atténuation des risques nationaux et régionaux, afin d’attirer davantage d’investissements privés.
L’Union africaine et le gouvernement du Sénégal ont réuni un large éventail d’acteurs au cours du sommet, afin de rallier soutiens et financements en faveur de 69 projets prioritaires dans les secteurs de l’eau, des technologies de l’information et de la communication, de l’énergie et des transports, d’une valeur de 160 milliards de dollars. Ces projets s’inscrivent dans le cadre de la deuxième phase de l’initiative panafricaine baptisée Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA PAP2), qui court de 2021 à 2030.
«Les progrès du continent en matière d’infrastructures sont réels, mais les défis le sont tout autant», a déclaré le président sénégalais MackySall, président en exercice de l’Union africaine, lors de son discours d’ouverture.
«61 % des 69 projets n’ont pas encore fait l’objet d’études de faisabilité pour attirer des investisseurs privés, a indiqué M. Sall, faisant référence aux projets prioritaires du PIDA. Nous devons développer des synergies entre les partenaires multilatéraux et le NEPAD pour mener des études de faisabilité».
M. Sall a souligné que les partenariats public-privé pourraient être une solution pour les gouvernements africains confrontés à des difficultés économiques. Il a indiqué que la construction du port en eau profonde de Ndayane, dans la région de Dakar, commencerait en février 2023. Fruit d’une collaboration entre son gouvernement et DP World, une société de logistique émiratie, le projet devrait coûter 800 millions de dollars.

Une synergie se crée
«L’Égypte est prête à partager son expertise en matière de partenariats public-privé», a déclaré le Premier ministre égyptien Mostafa Madbouly. Le pays a levé plus de 140 milliards de dollars ces dernières années, dont une grande partie via des partenariats public-privé, pour investir dans de nouvelles infrastructures, a-t-il précisé. Ce qui a permis de créer 5 millions d’emplois nouveaux.
Marie-Laure Akin-Olugbade, vice-présidente par intérim à la Banque africaine de développement, venue au Sommet à la tête d’une délégation, représentait le président de la banque, M. Adesina. «Les dirigeants africains ici présents comprennent qu’il est possible d’attirer le secteur privé. La formule gagnante n’est ni un mystère ni un secret. Cela commence par des projets bien préparés», a-t-elle déclaré.
Elle a cité l’exemple du projet de Développement de l’autoroute du corridor Abidjan-Lagos, l’un des projets prioritaires du PIDA, pour lequel «la Banque africaine de développement, en partenariat avec l’UE et via l’accord-cadre PAGODA, a mobilisé 43 millions de dollars pour mener des études de faisabilité. Aujourd’hui, ce projet a été restructuré selon un modèle de partenariat public-privé», a indiué Mme Akin-Olugbade.
Les promoteurs du projet, dont la CEDEAO en partenariat avec la banque, l’ont présenté lors des « Market Days » de l’Africa Investment Forum en 2022. Le communiqué du Sommet qualifie d’ailleurs l’Africa Investment Forum de canal potentiel pour attirer davantage d’investissements dans les projets du PAP 2 du PIDA.
Chaque dollar de don du NEPAD-IPPF à des études de projets d’infrastructures régionales contribue à mobiliser 409 dollars en moyenne de soutien en aval, pour la réalisation de projets d’infrastructures physiques en Afrique, a ajouté Mme Akin-Olugbade : « Il s’agit d’un puissant effet de levier qui démontre l’effet catalyseur et l’importance d’investir dans une préparation de projet de qualité ».
Nardos Bekele-Thomas, directrice générale de l’Agence de développement de l’Union africaine, a cité trois éléments indispensables pour une infrastructure de classe internationale en Afrique. « Nous avons besoin de nos propres institutions de financement du développement. Et elles pourront s’unir pour faire des choses merveilleuses. Nous devons mettre en place des structures pour la préparation de projets et nous avons besoin de partenariats».
Le dernier jour du Sommet, des sessions en «deal room» ont permis de présenter 16 projets prioritaires, dont celui de création d’une voie de navigation entre le lac Victoria et la mer Méditerranée en phase d’étude de faisabilité; le Projet de développement des ressources en eau polyvalentes de l’Angololo à la frontière entre le Kenya et l’Ouganda; et le projet de ligne de transmission Masaka-Mwanza qui implique l’Ouganda et la Tanzanie.
Plusieurs projets de la Banque africaine de développement ont été présentés, à l’instar du projet de Développement de l’autoroute du corridor Abidjan-Lagos, qui a déjà suscité 15,6 milliards de dollars d’intérêt, le Projet de corridor multimodal Praia-Dakar-Abidjan et la construction de la Voie ferrée à écartement standard du Corridor central en Afrique orientale et centrale.
La Banque, via le NEPAD-IPPF, finance également aujourd’hui le projet de Développement du port de Lamu : Services-conseils en matière de transaction et assistance technique, qui s’inscrit dans le cadre du projet de développement du corridor LAPSSET. Le LAPSSET reliera le port kényan de Lamu au Soudan du Sud et à l’Éthiopie.
Le PIDA est une initiative conjointe de la Commission de l’Union africaine, de l’Agence de planification et de coordination du Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (AUDA – NEPAD) et de la Banque africaine de développement.
Avec APO

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