Menace d’arrêt de travail à l’ESU : l’UPN emboîte le pas à l’UNIKIN

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Déterminés à arrêter le travail dans les tout prochains jours, les professeurs d’universités et instituts supérieurs du secteur public décident de forcer la main du gouvernement qui persiste à ne pas respecter ses engagements pris à l’issue des négociations avec les corporations syndicales des professeurs, à Bibua, localité située dans la commune de la N’Sele, à Kinshasa. Malgré les recommandations du chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, faites aux ministres concernés par la question pour que soit rapidement trouvée une solution aux revendications des professeurs du secteur, le gouvernement hésite toujours à appliquer les accords conclus. Tout en menaçant d’arrêter le travail, les professeurs membres de l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (APUKIN), pour leur part, sollicitent l’implication personnelle du chef de l’Etat. Quant à leurs collègues de l’Université Pédagogique Nationale (UPN), membres de l’Association des professeurs de l’Université Pédagogique Nationale (APUPN), ils annoncent une grève sèche et illimitée.
Dans un communiqué n°002/2023 signé conjointement par les professeurs Rodolphe Iyolo Pongo et Jean Collis Musonda, respectivement président et vice-président de l’Association des Professeurs de l’Université Pédagogique nationale (APUPN), l’assemblée générale ordinaire des professeurs de l’UPN qui s’est tenue le 9 février 2023 annonce, à dater du 15 février 2023, le début d’une grève sèche et illimitée de cet alma mater.
Cette décision a été prise à l’issue de l’évaluation de l’exécution des accords dits de Bibwa d’avril 2022 conclus entre la partie gouvernementale et les corporations syndicales des professeurs de l’Enseignement supérieur et universitaire du secteur public. L’APUPN a constaté que seuls 3,89 % des frais relatifs à l’achat de véhicules ont été payés par le gouvernement et que tous les autres acquis portés par ces accords n’ont fait l’objet d’aucune exécution.
Même son de cloche à l’Association des professeurs de l’Université de Kinshasa (UNIKIN) qui alerte également le gouvernement sur un autre mouvement de grève.
Du côté du gouvernement, nous apprenons que le ministre de l’Enseignent supérieur et universitaire, Muhindo Nzangi, se déploie pour trouver une solution aux revendications des professeurs concernés. Il aurait déjà saisi le Premier ministre pour la prise en compte de la paie complémentaire en faveur du personnel de l’ESU pour un montant de 80.733.683.769 FC, soit plus de quarante millions de dollars américains.
Pour les professeurs de l’ESU du secteur public, ils attendent du gouvernement l’exécution à 100% des accords prévus en ce qui concerne, entre autres, le paiement du manque à gagner sur le crédit véhicule, la récupération de leur pouvoir d’achat et la prime de recherches.
Le gouvernement qui doit user de toutes ses prérogatives pour qu’une solution soit trouvée aux revendications des professeurs d’universités et instituts supérieurs. Sinon, la menace de grève, non seulement qu’elle risque de perturber l’année académique 2022-2023, mais influer également sur le cursus de la vie estudiantine.

Véron Kongo

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